EXTRAIT: Aujourd’hui, je vous parle d’un sujet dont notre société parle peu, parce qu’il fait mal, et parce qu’il laisse souvent sans mots : le deuil périnatal.Si vous êtes en train de lire cet article, c’est que vous savez que je crée des bijoux à base de lait maternel. Ces bijoux représentent un souvenir précieux de ces moments intimes passés avec notre enfant.
Aujourd’hui, je vous parle d’un sujet dont notre société parle peu, parce qu’il fait mal, et parce qu’il laisse souvent sans mots : le deuil périnatal.
Si vous êtes en train de lire cet article, c’est que vous savez que je crée des bijoux à base de lait maternel. Ces bijoux représentent un souvenir précieux de ces moments intimes passés avec notre enfant. Mais il m’arrive aussi régulièrement de créer des bijoux pour des femmes qui ont perdu leur bébé et, dans ces cas-là, le souvenir n’est plus précieux… il est inestimable.
Les parents orphelins
On les appelle les parents orphelins, car aucun mot n’existe dans la langue française pour définir un parent qui a perdu son enfant. J’avais envie de vous parler un peu de ces mamans mais aussi de ces papas qui ont à traverser l’épreuve terrible de la perte d’un enfant.
Avant toute chose, si vous vivez ou avez vécu un tel deuil, sachez qu’il existe de nombreuses associations qui viennent en aide aux parents qui ont besoin de parler à des gens qui vont vraiment les comprendre. Parmi celles-ci se trouve l’association Parents orphelins qui définit le deuil périnatal ainsi : « Le décès périnatal renvoie à la mort d’un bébé qui survient au cours de la grossesse, lors de l’accouchement ou dans sa première année de vie. »
Quelles que soit la raison (une fausse couche, une interruption de grossesse thérapeutique, une mort subite du nourrisson, une mort fœtale ou une mort néonatale), les conséquences psychologiques sur les parents sont immenses et derrière le décès d’un enfant, c’est toute une famille qui est touchée. On pense forcément en priorité à la maman qui a porté son bébé et qui doit vivre la perte physique et psychologique de son enfant, mais on oublie parfois le papa et souvent des frères et sœurs, des grands-parents qui seront marqués à vie. Des familles orphelines.
Le jour où tout bascule
Il est impossible de quantifier la peine ressentie ou de la fixer dans le temps. Chaque humain est différent et vivra ce deuil à sa manière en passant par différentes étapes.
Sur son site Internet, le CHU de Sainte-Justine a, à cet effet, une section intitulée Le jour où tout bascule et explique que le deuil périnatal est une « réalité importante et peu connue que l’on a souvent du mal à comprendre ». Bien sûr, tout le monde comprend combien cette situation est souffrante, mais on ne sait tout simplement pas toujours comment réagir, quoi dire, quoi faire, face à des familles éprouvées par un tel deuil.
Je vous encourage, que vous ayez eu à vivre cette terrible épreuve ou que vous ayez à aider quelqu’un qui la vit, à aller consulter les vidéos publiées sur la page que je viens de mentionner, où des parents livrent leur histoire et racontent comment ils ont surmonté cette épreuve, faisant tomber certains tabous.
Soutenir les familles endeuillées
Dans sa section Soutenir un parent endeuillé, l’association Parents orphelins donne plusieurs précieux conseils pour nous aider à aider nos proches ou nos amis qui doivent faire face à un tel deuil. L’association Les perséides offre aussi des suggestions qui méritent d’être lues avec attention dans sa section Aider un proche. En voici donc quelques-unes :
- garder un contact étroit avec les parents en deuil au lieu de les fuir car on ne sait pas quoi leur dire
- s’intéresser en écoutant et non pas en parlant
- permettre aux personnes endeuillées, que ce soit les parents ou d’autres membres de la famille, de parler du bébé même si ça nous met mal à l’aise aussi longtemps qu’ils le souhaitent et chaque fois qu’ils en ont besoin
- appeler le bébé par son prénom quand on en parle
- respecter le besoin de solitude des parents à certaines étapes de leur deuil
- porter une attention particulière aux frères et sœurs
- éviter les clichés vides de sens comme « rien n’arrive pour rien dans la vie »,
« vous pourrez en avoir d’autres », « heureusement vous avez d’autres enfants », « c’est aussi bien de le perdre avant de l’avoir connu », etc.
- se rappeler que ce bébé parti est unique et fera toujours partie de la famille qui l’attendait ou dans laquelle il a brièvement vécu et qu’aucun autre enfant ne pourra le remplacer
Une pensée pour les mamans
Enfin, une pensée tout en douceur pour vous, les mamans, qui avez porté votre bébé et avez interagi avec lui ou elle. Votre corps doit aussi comprendre la perte qu’il est en train de vivre et vos hormones feront que vous aurez peut-être des montées de lait. Certaines mamans décident de faire cesser les montées de lait avec une pharmacothérapie, d’autres souhaitent faire don de leur lait maternel, certaines consultent un ou une spécialiste en lactation pour avoir un accompagnement psychologique. Il n’y a aucune bonne ou mauvaise décision.
J’ai régulièrement l’occasion de recevoir de magnifiques témoignages de mamans qui souhaitent conserver la mémoire du bref passage de leur enfant dans leur vie en se faisant créer un bijou avec leur lait maternel. Parfois, ce sont des membres proches de la famille qui le font pour elles. Chaque fois, je suis émue car ces enfants auront toujours une place dans le cœur de leur maman et ma faible contribution les aide à laisser une partie d’eux-mêmes sur cette terre.
Le deuil périnatal est malheureusement loin d’être une épreuve rare. Il existe beaucoup de parents orphelins et de familles endeuillées. Ensemble, faisons tomber les tabous, et parlons de ces petites étoiles avec toute la vie que nous avons la chance de posséder.